Ce blog est le support de la "recherche action" menée par la Fédération nationale de l'agriculture biologique depuis 2011, par et pour les paysans bio, pour penser et proposer les modèles conceptuels d'une "nouvelle économie de l'AB" en action.

mardi 9 décembre 2014

Pour des systèmes agroalimentaires au service de territoires durables: quels nouveaux modèles économiques?

"Pour des systèmes agroalimentaires au service de territoires durables: quels nouveaux modèles économiques," Séminaire organisé par le GABNOR et la FNAB à Lille le 5 décembre 2014.



Table ronde de 200 minutes organisée comme suit:

- introduction Séverine Romanowski, coordinatrice du GABNOR (jusqu'à 6'30)
- Présentation de la table ronde (jusqu'à 13')
- Olivier Leberquier (FRALIB) jusqu'à 36'
- Sophie Leenhardt (Ministère de l'environnement) jusqu'à 1h06'
- Manon Zakeossian (Eau de Paris) jusqu'à 1h31'
- Christian Petit (cabinet Aqueduc) jusqu'à 1h49'

- Débat de 1h04 à 2h 27'
- Grand témoin Jean-Louis Robillard (VP CR NPDC) Jusqu'à 2h40

mardi 2 décembre 2014

Retour sur la charte du Commerce équitable Nord Nord

Le 4 juillet dernier, la Plate-Forme pour le commerce équitable (PFCE), le réseau Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale (Inpact) et la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) étaient à Rennes pour l’Université d’été de la solidarité internationale, pour présenter la première Charte pour un commerce équitable local, quelques jours après sa signature.


Construire des liens de solidarité entre producteurs bio et transformateurs bio (vidéo du colloque du 26 novembre 2014)

Dans le cadre des journées d'automne de la FNAB, Sud et Bio a organisé un colloque dans le cadre de la nouvelle économie bio sur les liens entre producteurs et transformateurs bio notamment dans le cadre du contrat de filières pluriannuel régional arrivant à échéance en décembre 2014.



colloque FNAB  / Sud et Bio du 26 novembre 2014 à Sète dans le cadre des Journées d'automne de la FNAB. Voir le découpage ci-dessous des séquences.

Introductions Julien Adda (délégué général de la FNAB)  et Bernard Kimmel (président de Sud et bio) 0'-3,30'

Évaluation du "contrat de filières bio en Languedoc Roussillon" par Mylene Delisse (Sud et bio) 12'-35'

Tour de table exemples des transformateurs: J-P.Passaga (Moulin de Sauret) 40'-51' / B.Kimmel (Arcadie) 52'-1h03' / M.Lancry (Norabio) 1h05'-1h12'

Analyse par Ronan Le Velly (chercheur) 1h05'-1h12'

Conclusion par Stéphanie Pageot, Présidente de la FNAB

vendredi 17 octobre 2014

Colloque 26 novembre 2014 Sète: Construire des liens solidaires avec les transformateurs




En collaboration avec Sud et Bio, nous poursuivrons nos débats sur la « nouvelle économie bio » dans le cadre d’un colloque (18h-20h) le 26 novembre 2014 à Sète (34) ciblé sur les relations entre le monde de la production et celui de la transformation pour la construction de filières bio équitables, solidaires et ancrées dans les territoires.  Nous profiterons de l’évaluation de quatre années de structuration de filières en Languedoc Roussillon et de la participation d’acteurs locaux et nationaux. 
Inscription uniquement pour le colloque par email.

Lieu: « LE LAZARET » La Corniche - 223 rue Pasteur Lucien Benoit, Sète

jeudi 3 juillet 2014

Nouvelle économie bio et théorie des "agencements marchands"

Michel Callon, professeur à l'Ecole des Mines de Paris, a dirigé la publication d'un ouvrage collectif en 2013 intitulé "Sociologie des agencements marchands" (éditions Mines Paristech).

résumé
Qu’est-ce que le marché ? Depuis une quinzaine d’années, Michel Callon et les chercheurs du centre de sociologie de l’innovation (CSI) de l’école des mines se penchent sur cette question si peu discutée par les recherches en économie ; ils l’interrogent dans le prolongement des travaux qu’ils menaient autour de la sociologie de la traduction, dite encore théorie de l’acteur-réseau (ou Actor-Network Theory). Ces nouveaux travaux se caractérisent par l’attention accordée à l’ensemble des acteurs concernés par la formation des marchés, au rôle central des dispositifs techniques et des savoirs scientifiques, à l’importance des pratiques d’expérimentation et au processus de qualification des biens et des services.

L’ouvrage présente une sélection de textes importants qui ont servi de jalons à cette réflexion collective et qui sont toujours d’actualité. Il se clôt par un texte original et fondamental de Michel Callon qui explore un nouveau concept, l’agencement marchand ; il propose de le substituer à celui de marché-interface pour rendre compte de l’ensemble des activités et processus désormais au coeur de l’action marchande.
- See more at: http://www.pressesdesmines.com/sciences-sociales/sociologie-des-agencements-marchands.html#sthash.Vh40Lszx.dpuf
Qu’est-ce que le marché ? Depuis une quinzaine d’années, Michel Callon et les chercheurs du centre de sociologie de l’innovation (CSI) de l’école des mines se penchent sur cette question si peu discutée par les recherches en économie ; ils l’interrogent dans le prolongement des travaux qu’ils menaient autour de la sociologie de la traduction, dite encore théorie de l’acteur-réseau (ou Actor-Network Theory). Ces nouveaux travaux se caractérisent par l’attention accordée à l’ensemble des acteurs concernés par la formation des marchés, au rôle central des dispositifs techniques et des savoirs scientifiques, à l’importance des pratiques d’expérimentation et au processus de qualification des biens et des services.

L’ouvrage présente une sélection de textes importants qui ont servi de jalons à cette réflexion collective et qui sont toujours d’actualité. Il se clôt par un texte original et fondamental de Michel Callon qui explore un nouveau concept, l’agencement marchand ; il propose de le substituer à celui de marché-interface pour rendre compte de l’ensemble des activités et processus désormais au coeur de l’action marchande.
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Qu’est-ce que le marché ? Depuis une quinzaine d’années, Michel Callon et les chercheurs du centre de sociologie de l’innovation (CSI) de l’école des mines se penchent sur cette question si peu discutée par les recherches en économie ; ils l’interrogent dans le prolongement des travaux qu’ils menaient autour de la sociologie de la traduction, dite encore théorie de l’acteur-réseau (ou Actor-Network Theory). Ces nouveaux travaux se caractérisent par l’attention accordée à l’ensemble des acteurs concernés par la formation des marchés, au rôle central des dispositifs techniques et des savoirs scientifiques, à l’importance des pratiques d’expérimentation et au processus de qualification des biens et des services.

L’ouvrage présente une sélection de textes importants qui ont servi de jalons à cette réflexion collective et qui sont toujours d’actualité. Il se clôt par un texte original et fondamental de Michel Callon qui explore un nouveau concept, l’agencement marchand ; il propose de le substituer à celui de marché-interface pour rendre compte de l’ensemble des activités et processus désormais au coeur de l’action marchande.

En finir avec la notion de marché?

Le texte de Michel Callon débute par la question de la préservation du meilleur de l'économie de marché avec l'obligation morale et rationnelle d'en éviter le pire, où la conception néo-libérale qui semble gouverner aujourd'hui les politiques économiques mondiales. Il se place dans les pas de Karl Polanyi qui, dès le milieu du XXème siècle, mettait en évidence les deux "solutions" d'évitement de l'économie de marché à la société de marché, soit  la contention par l'Etat (activités redistributrices et économie sociale par exemple), soit l'ambition de modifier les marchés de l'intérieur (assurément une grande tâche! reconnaissait Polanyi): pour Callon, "la question devient alors celle de la conception (entendue à la fois comme définition et comme mise en œuvre) de marchés qui répondent à un cahier des charges comportant un ensemble d'exigences potentiellement contradictoires et dont la formulation est régulièrement soumise au débat public" (p327). La dimension sociologique est bien celle d'une analyse des marchés concrets, un concept d'agencement marchand comme une ingénierie politique des marchés (les choix possibles pour les acteurs). On retrouve là le travail de la FNAB focalisé sur les dynamiques organisationnelles réelles des producteurs bio qui cherchent à faire "économie"  à partir de postulats politiques (équitabilité, solidarité etc.) vérifiés par les pratiques formalisées (charte, cahier des charges, outils d'évaluation etc.).

Il est dès lors intéressant de suivre Michel Callon dans son analyse critique des notions abstraites de marché entendu comme la confrontation d'offre et de demande considérées comme autonomes. En effet, très souvent la production de produits bio n'a pas été ou n'est pas envisageable comme un bien disponible indépendamment des conditions de sa conception et des particularités de sa commercialisation. Ce sont des produits le plus souvent innovants par rapport à une offre agro-alimentaire standardisée, le "marché" pour ces produits n'existait pas, il est le produit d'une construction sociale complexe (cf. le rôle des "consom'acteurs" dans la co-conception des innovations et de leur mise en marché jusqu'à l'acceptation d'un prix à payer). Michel Callon nous invite à réintégrer dans le cadre du "marché" tout ce qui précède la confrontation organisée entre l'offre et la demande de biens disponibles. Intéressant de lire "qu'une des fonctions essentielles des marchés est de contribuer, selon des modalités discutables et à discuter, à la conception des biens avec lesquels "nous" choisissons de vivre".
Cette analyse remet aussi en question le sens de la compétition entre acteurs économiques, en fait, les marchés concrets (que nous pouvons tous observer dans noter quotidien) sont d'abord le produit de stratégies d'évitement de la concurrence. [Michel Callon revient sur ce sujet en vidéo ici]. On a là évidemment la thématique clé de la recherche action de la FNAB, à savoir la possibilité de la maitrise d'un changement d'échelle de la bio qui ne s'appuierait pas sur des logiques monopolistiques nationales ou internationales (cet évitement de la concurrence) mais sur des logiques coopératives territorialisées (autre forme d'évitement de la concurrence destructrice entre agents producteurs). Cette ingénierie politique des "marchés - amont - de la bio" par les producteurs se confronte ou s'articule par ailleurs aux tendances monopolistiques des entreprises de l'aval, accélérées en 2014. On serait donc dans un régime d'innovation intensive qui vise notamment la préparation et la captation des clients sur le mode de la singularisation (un produit que vous attendiez, fait pour vous etc.) tout en étant dans des industries de masse. La bio a été et est une économie de l'innovation et de la singularisation dès l'émergence de son économie de "niche" co-construite avec les consommateurs, elle n'est pas - pour les producteurs - une économie qui devrait se massifier à partir d'une vision purement marketing du lien entre producteur et consommateur, ignorant les réalités concrètes de conception du produit. Elle n'est pas exempte a priori de ce processus de "conventionalisation" pour autant. La notion d'agencement marchand proposée par Michel Callon entend prendre en compte les dimensions sociales, politiques et économiques qui préexistent et se poursuivent au-delà de la notion restrictive de marché interface entre une offre et une demande.On comprend tout l'intérêt de cette rupture conceptuelle pour penser la réalité des marchés concrets de la bio. A suivre. Julien Adda

Qu’est-ce que le marché ? Depuis une quinzaine d’années, Michel Callon et les chercheurs du centre de sociologie de l’innovation (CSI) de l’école des mines se penchent sur cette question si peu discutée par les recherches en économie ; ils l’interrogent dans le prolongement des travaux qu’ils menaient autour de la sociologie de la traduction, dite encore théorie de l’acteur-réseau (ou Actor-Network Theory). Ces nouveaux travaux se caractérisent par l’attention accordée à l’ensemble des acteurs concernés par la formation des marchés, au rôle central des dispositifs techniques et des savoirs scientifiques, à l’importance des pratiques d’expérimentation et au processus de qualification des biens et des services.

L’ouvrage présente une sélection de textes importants qui ont servi de jalons à cette réflexion collective et qui sont toujours d’actualité. Il se clôt par un texte original et fondamental de Michel Callon qui explore un nouveau concept, l’agencement marchand ; il propose de le substituer à celui de marché-interface pour rendre compte de l’ensemble des activités et processus désormais au coeur de l’action marchande.
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jeudi 5 juin 2014

Vidéos du colloque du 26 mars 2014: changement d'échelle de la bio: la coopération en débat

La FNAB a organisé un colloque lors de son assemblée générale du 26 mars 2014 à Marseille sur le thème du changement d'échelle de la bio du point de vue de la coopération agricole et économique.

>> voir les introductions au colloque par Alain Delangle, secrétaire national de la FNAB, qui rappelle pourquoi les paysans bio se sont emparés du sujet du changement d'échelle de la bio dans le cadre d'une recherche action sur "la nouvelle économie bio"; avec Marie Maurage, administratrice de la FNAB et présidente de Bio de Provence, qui évoque le sujet du changement d'échelle du point de vue d'une région située à 15% de sa surface agricole utile en bio alors que la France compte une moyenne de 4%.

partie 1

 

partie 2

avec Philippe Girard (SOLEBIO), Clément Lepeule (Coop de France) et Patrick Marcotte (Civam Bio 66)

Partie 3
débat autour de la table ronde n°1


Partie 4
avec  Luc Mary (SICABA), Elody Groutsche (FRALIB) et Mireille Peirano (VP Conseil régional PACA)



mardi 18 mars 2014


Le recueil « L’agriculture biologique : prix Nobel d’économie ? »  vient de paraitre. Issu du travail de la recherche action, il donne à voir les pratiques des Organisations Économiques de Producteurs Bio.

 
" Ce titre a été choisi avec le souhait de provoquer le débat et susciter la curiosité. Ce travail s’attache à décrire les pratiques mises en place de façon empirique par les acteurs bio et contribuant à développer une économie durable, solidaire et relocalisée. Il s’inscrit et illustre les thèmes explorés par certains prix Nobel comme Elinor Ostrom sur la gestion des biens publics, ou encore Jospeh Stiglitz sur une comptabilité moins quantitative pour l’intégration de nouveaux indicateurs sociaux et écologiques notamment.

Développer la bio tout en préservant ses principes fondateurs qu’ils soient écologiques, sociaux, humanistes ou économiques ; c’est un défi dans un monde où la compétitivité et le calcul économique priment. Les plus-values environnementales et sociales sont hors du champ de celui-ci. Elles sont alors au mieux minimisées, souvent niées, dans ce qu’est devenu le principal mode d’échange de biens et services : les marchés.

Dans un marché en expansion, où la concurrence s’accentue, comment les producteurs et les acteurs pionniers du bio peuvent-ils apporter un renouveau à l’économie ? La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France a animé une recherche-action pour penser une telle économie à partir des expériences existantes en bio. Ce travail a conduit à l’identification d’innovations organisationnelles mises en place par les acteurs bio, permettant de concilier intérêts privés et bien commun.

Ce recueil de fiches explicite cette démarche et surtout donne à voir les pratiques déployées par les Organisations Économiques de Producteurs Bio (OEPB) contribuant à une économie agroalimentaire relocalisée, solidaire et durable ! "

QUOI ?
Ce recueil de fiches explicite la démarche de réappropriation par les producteurs bio de l’économique de leur secteur. Il donne à voir les pratiques déployées par les organisations de mise en marché collective de producteurs bio qui contribuent à une économie agroalimentaire relocalisée, solidaire et durable !
POUR QUI ?
Ces fiches sont destinées aux agriculteurs, organisations collectives de mise en marché, agents de développement agricole, formateurs.
POURQUOI ?
L’objectif n’est pas de faire une présentation exhaustive des différents dispositifs mis en place par les organisations économiques de producteurs bio, mais bien d’en illustrer certains pour permettre leur réappropriation par d’autres acteurs. Des innovations organisationnelles permettant d’aborder la nouvelle économie conciliant intérêts privés et bien commun y sont présentées. La première fiche d’introduction explique la réflexion des producteurs sur l’économie. Elle est de ce fait assez théorique. Les autres fiches ne nécessitent pas une lecture linéaire et chacun peut y chercher un thème qui l’intéresse et y lire les témoignages qui s’y rapportent.

A télécharger ici :


Changement d’échelle de la bio : 
la coopération en débat
le 26 mars de 16h45 à 19h30 à Marseille


Au cœur de la nouvelle économie bio, il y a la « coopération » entre les producteurs et les parties prenantes (aval, pouvoirs publics, consommateurs). Cette coopération prend des formes très diversifiées selon les territoires, les filières, les acteurs. Elle interroge la gouvernance au sein des structures que ce soient des organisations de producteurs bio, des coopératives ayant développées une activité bio à côté de leur activité conventionnelle ou encore des structures innovantes de coopération associant plusieurs types d’acteurs.
Autour de témoignages variés ce colloque interroge les formes de coopérations. Dans quelles conditions sont-elles à même d’accompagner le développement d’une agriculture biologique durable ? Quel type de gouvernance peut garantir un équilibre entre les impératifs économiques et un projet éthique solidaire et durable ? Quant aux coopératives mixtes, peuvent-elles concilier ce développement de la bio sans conflit d’intérêt avec leur activité conventionnelle ?  Quel rôle pour le réseau de la FNAB ? Quel rôle pour les pouvoirs publics ? 

Le programme du colloque  Colloque AG FNAB 2014