Ce blog est le support de la "recherche action" menée par la Fédération nationale de l'agriculture biologique depuis 2011, par et pour les paysans bio, pour penser et proposer les modèles conceptuels d'une "nouvelle économie de l'AB" en action.

jeudi 30 mai 2013

présentation des résultats de la recherche action (première phase)


Présentation de la recherche action sur la nouvelle économie bio le 21 mai 2013 à AgroParisTech: pourquoi une recherche action associant paysans bio et chercheurs? Quelles questions de recherche pour engager une stratégie sur le changement d'échelle de la bio? Quelles réalités existantes répondent à cette nouvelle gouvernance agroalimentaire territorialisée, durable et équitable? Avec Ronan Le Velly (INRA), Tony Chocardelle, Alain Delangle et Claire Touret (FNAB).


lundi 27 mai 2013

Séminaire du 21 mai, conclusion de Jean-Marc Meynard

Jean-Marc Meynard, directeur scientifique à l'INRA et président de la commission bio de Coop de France a conclu les travaux du séminaire du 21 mai 2013



table ronde de réactions à la présentation des résultats de la recherche action

Lors du séminaire du 21 mai 2013, une table ronde experte a régi à la présentation des résultats de cette première phase:

Jean-Marc Meynard, directeur scientifique à l'INRA et président du CSAB

 
Christophe Lécuyer, Président de la Commission bio de Coop de France



Hugues Sibille, vice président du crédit coopératif



Nouvelle Économie Bio : Changer d’échelle ? par Hugues Sibille

H.Sibille, Vice Président du Crédit Coopératif (avec le micro)

Nouvelle Économie Bio : Changer d’échelle ?

 

voir sa vidéo:

jeudi 23 mai 2013

La nouvelle économie bio en débat – séminaire FNAB du 21 mai 2013


Mardi 21 mai 2013, un séminaire de partage et de débat autour des résultats de la première phase de la recherche action sur la nouvelle économie bio s’est tenu à Paris. Plus de 100 personnes étaient présentes, opérateurs impliqués dans les filières bio, des producteurs aux distributeurs, et acteurs de l’économie sociale et solidaire. Chercheurs et collectivités territoriales était aussi représentés ainsi que les services du Ministère de l’agriculture.

À cette occasion, les producteurs bio ont partagé leur démarche et les enjeux qui y sont liés. Ronan Le Velly, maitre de conférence en sociologie UMR innovation INRA SAD, a souligné la pertinence de cette approche dans le cadre d’un changement d’échelle en illustrant, au travers de l’exemple de la Californie, les risques liés de mise en concurrence des acteurs et les impacts potentiels sur l’agriculture biologique, notamment avec la dégradation des systèmes de production et la perte de biodiversité. Cet exemple extrême a le mérite de clarifier les interactions existantes entre conditions de commercialisation et mode de production.

Les concepts retenus et le modèle d’analyse des innovations organisationnelles des structures économiques de producteurs bio ont été exposés. Aux deux concepts clés développés, diversité et interdépendance, Jean-Marc Meynard, Président du Conseil Scientifique de l’AB nous conseille d’ajouter celui des transitions socio-techniques. Il permet d’appréhender les mécanismes de transition d’une économie de niche à un nouveau modèle et particulièrement l’hybridation aux modèles dominants.

C.Baron (Biolait) et E.Teillet (Système U)
De nombreux exemples ont la pertinence du modèle d’analyse et montré comment les producteurs bio entraient en interaction avec des partenaires nombreux et variés pour partager un projet éthique, économique tout au tant que social et environnemental :

·         Témoignages sur la construction de partenariats avec des acteurs classiques des filières en décloisonnant les relations entre les parties prenantes et surtout en instaurant la transparence, la confiance et la durabilité des échanges : le témoignage d’Eric Teillet, chef de groupe pour le développement de produits frais à système U, a souligné ces mots clef et l’importance des relations humaines,
·         Témoignages sur la concertation et coopération avec des structures d’insertion et des collectivités territoriales.

G.Bernier et J-F.Caron (micro)
Sur l’implication des collectivités territoriales, Jean-François Caron, Maire de Loos-en-Gohelle, nous a démontré l’importance de créer un terreau fertile, d’impulser des changements culturels pour instaurer la confiance et une culture de l’innovation à l’aide d’une approche démocratique réellement participative, basée sur l’acquisition collective de savoir. Pour les collectivités vouloir accompagner la bio est souvent acquis mais savoir comment le faire avec l’adhésion des habitants reste une question complexe.

Jean-Marc Meynard a souligné l’intérêt et la pertinence de la démarche, des concepts et du travail réalisé. Il nous encourage à aller plus loin dans l’analyse pour tirer des enseignements génériques et émettre des préconisations pour les politiques publiques à venir. Il invite également à mobiliser davantage les chercheurs, pour analyser ces expériences, étudier des cas d’échecs et la façon dont les acteurs bio abordent ce changement d’échelle dans la construction des filières, à l’étranger notamment chez nos voisins européens.
J-M.Meynard et H.Sibille (micro)

Hugues Sibille, Vice-président du Crédit Coopératif, a souligné l’importance de la biodiversité économique des territoires. Il nous a fait part de son expérience en nous précisant quelques points de vigilance pour changer d’échelle sans perdre son âme : 

-          Mener la bataille des idées, porter un message clair auprès des décisionnaires pour obtenir les financements de l’animation nécessaire à l’accompagnement d’un changement d’échelle, et aussi faire des propositions législatives,
-          Veiller à la gouvernance des entreprises et des territoires, et ne pas hésiter à « re convoquer le projet »
-           Construire des critères d’impacts socio-économiques pertinents et partagés.

Christophe Lecuyer, nouveau président de la Commission bio de Coop de France, a expliqué la diversité des structures de cette commission et l’intérêt des échanges entre des coopératives ayant une activité dédiée à la bio et celles n’ayant qu’une faible part de leur activité sur ce secteur pour initier partout une dynamique bio.

Gérard Schrepfer (à gauche), représentant Conso France, chargé de mission pour l’association Léo Lagrange, nous a livré une analyse très objective de la vision des consommateurs et a insisté sur l’intérêt d’amplifier les échanges pour donner des repères, notamment aux consommateurs urbains qui sont déconnectés des réalités agricoles. L’association Léo Lagrange conçoit que les produits biologiques notamment par leur impact sur l’emploi dans les territoires soit plus couteux que les produits conventionnels. Par contre, il faut l’expliquer aux consommateurs, accompagner une révolution culturelle autour de l’agriculture et de l’alimentation plutôt que d’assommer les consommateurs de publicité basée sur des prix bas.  

Elisabeth Mercier, Directrice de l’Agence Bio, a répondu avec intérêt à cette nécessité de mieux communiquer et échanger avec les différentes associations de consommateurs. Elle a proposé un travail plus approfondie avec l’association Léo Lagrange et retenue l’importance de travailler en direct avec les différentes associations de consommateurs vu la diversité de leur sensibilité. Elle a aussi proposé que la mise en œuvre du plan bio s’inspire largement de la méthode de recherche action appliquée ici, pour laquelle acteurs bio et chercheurs seraient directement impliqués dans le suivi et l’évolution du plan bio !

Ce séminaire était une première étape d’ouverture de la recherche action en invitant un plus large public. C’est maintenant le début d’une nouvelle phase ; celle-ci doit se poursuivre en intégrant d’autres acteurs des filières et des territoires, et en développant des partenariats plus étroits avec les chercheurs afin qu’ils puissent investir les champs complémentaires que nous ne pouvons mener seuls (comparaison internationale notamment).