Ce blog est le support de la "recherche action" menée par la Fédération nationale de l'agriculture biologique depuis 2011, par et pour les paysans bio, pour penser et proposer les modèles conceptuels d'une "nouvelle économie de l'AB" en action.

mercredi 21 mars 2012

20 mars séminaire national: première synthèse



Le 20 mars, le séminaire de  travail de la recherche action FNAB  a réuni une cinquantaine de personnes, producteurs bio, salariés du réseau, chercheurs  et quelques partenaires. Ce premier séminaire avait pour objectif de présenter la question de recherche et d’explorer ensemble des cadres théoriques et concepts à même de fournir un cadre d’analyse permettant d’éclairer les initiatives d’organisation des producteurs bio  et leur capacité à valoriser les performances plurielle de la bio, à s’inscrire dans une nouvelle économie agroalimentaire relocalisée durable et équitable.  Pari réussi, chercheurs et producteurs ont conversé bien que la densité de la journée nécessite une digestion pour valoriser les différents apports et les organiser au service de notre sujet.
 
Notons déjà quelques points majeurs. Dans les éléments de lecture du changement d’échelle l’hypothèse de conventionalisation a été développée par Ronan Le Velly qui a pointé 3 mécanismes qui y sont liés : la certification, la délégation et la mise en concurrence, faisant échos aux témoignages des organisations de producteurs présentes. La présentation de l’approche de la diversité et de la résilience par Muriel Tichit a suggéré une autre lecture du changement d’échelle avec un élargissement des acteurs, une gestion nécessaire de la diversité, et la question des échelles pertinentes de gestion des mécanismes de conventionalisation.  La mise en concurrence est, sans doute, aujourd’hui, le mécanisme qui provoquent le plus de tensions sur le terrain dans la réalité des pratiques des producteurs et de leurs organisations.  Pourtant ceux qui mettent en avant  compétitivité et marché comme une condition du changement d’échelle  de la bio sont aussi ceux qui profitent le plus de l’intervention très présente sur le secteur agricole via la PAC notamment. Avec quelle légitimité?
Une alimentation et une eau saine, une agriculture préservant les ressources pour les générations futures sont pourtant bien des piliers pour une légitimité d’intervention sur ce secteur. Le concept d’externalité, s’ il permet de fournir des arguments incontestables en faveur de la bio pour alimenter le débat sur la place de la bio, montrent ces limites pour fonder une véritable pensée économique alternative au néolibéralisme. Ce qui incite Julien Milanesi économiste de l’environnement à penser la valorisation des performances de la bio comme un bien commun, nécessitant la création de nouvelle institution pour le gérer. Ce bien commun comment le gérer avec quelle coopération entre les acteurs à quelle échelle ? L’intervention de Jacques Prades a nourri le débat sur la coopération et la gouvernance avec des exemples espagnoles et italiens. 
 
Philippe Lacombe en tant que grand témoin a souligné l’ouverture vers des alliés qu’il nous faudra réussir et fourni quelques nouvelles questions à explorer.
 
Le panel de producteurs a RDV le 24 avril pour  poursuivre les échanges, choisir les concepts éclairant la question, construire le cadre d’analyse et les hypothèses relatives à l'étude de celle-ci. (par Claire Touret)