Ce blog est le support de la "recherche action" menée par la Fédération nationale de l'agriculture biologique depuis 2011, par et pour les paysans bio, pour penser et proposer les modèles conceptuels d'une "nouvelle économie de l'AB" en action.

jeudi 25 octobre 2012

Publication FNAB sur "la nouvelle économie bio"
disponible en téléchargement ici
ou en version papier auprès de la FNAB

jeudi 11 octobre 2012

Les grands risques et les grandes opportunités du changement d'échelle

Intervention de Pierre Calame, Président de la Fondation Charles Leopold Mayer pour le progrès de l'Homme (FPH), lors du séminaire de la recherche action de la FNAB en date du 4 octobre 2012.


mercredi 3 octobre 2012

Croissance, décroissance ?

Croissance, décroissance, développement


« Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste. » écrit Kenneth Boulding, économiste américain (1910-1993)

lire l'article de synthèse ici

et la tribune de Serge Carfantan

et le rapport de la Fondation ellen Mac Arthur sur l'économie circulaire ici

mardi 31 juillet 2012

A noter dans vos agendas !

Le prochain séminaire de la recherche action se tiendra le 4 octobre à Paris


Ordre du jour :


1. Rappel de la démarche du cadre conceptuel et d’analyse ; présentation du modèle caractérisé et éventuellement revu suite aux entretiens, mise en lumière de ce qui fait consensus et de ce qui fait débat 

2. Echanges avec Pierre Calame sur l’économie de demain, qu’il appelle « l’Œconomie » et dont la gouvernance définie comme l’art d’organiser les relations entre les individus (liens sociaux), entre les différents territoires et sociétés et avec la biosphère est l’une des pierres angulaires.

 3. Analyse de schémas issus d’entretiens et discussion sur 3 niveaux d’utilisation du modèle correspondant à trois niveaux d’organisation (en ateliers) : 
-    la structure économique collective,
-    Le territoire, 
-    L’approche d’une filière de production 

4.  Restitution des ateliers, débat et validation du modèle théorique ou précisions des termes du débat sur les questions restantes, discussion sur l’utilisation et les suites à donner.

Pour l'élaboration du modèle d'analyse, nous nous sommes largement inspirés des écrits de Pierre Calame. Nous sommes ravis qu'il ait accepté notre invitation. Il nous propose d'ailleurs de profiter de l'été pour lire quelques chapitres de ses livres afin que l'échange que nous aurons soit le plus riche possible.

N'hésitez pas à consulter les extraits de ses 2 livres "Sauvons la Démocratie" et "Essai sur l'Oeconomie" en cliquant ci-dessous :

jeudi 7 juin 2012

Une gouvernance agroalimentaire nouvelle


La méthodologie de la recherche-Action et le travail en groupe réalisé par les producteurs ont abouti à formuler l’hypothèse principale que les modes d’organisations des producteurs bio inventent une nouvelle gouvernance agroalimentaire.



Le modèle que nous avons établi fait ressortir la notion de gouvernance comme centrale. Le type de gouvernance utilisé par les organisations de producteurs permettrait l’interaction entre la diversité des acteurs, la bonne articulation entre les échelles territoriales et des projets convergents vers une économie relocalisée, durable et équitable.

3 hypothèses découlent du modèle :

H1 : Les modes d’organisation des producteurs bio cherchent à produire et développer un capital territorial marchand et non marchand (en trouvant la bonne adéquation entre les acteurs et l’échelle territoriale dans laquelle l’organisation s’inscrit).

H2 : Ils cherchent à mettre en relation l’ensemble des acteurs autour de la construction d’un projet commun.

H3 : Ils cherchent à porter un projet de transformation politique, sociétale, environnementale des territoires (une économie agroalimentaire relocalisée durable et équitable).

A nous désormais de prouver ou non l’existence de cette gouvernance agroalimentaire nouvelle !

Pour accéder à une description plus détaillée du modèle, cliquer ici.

vendredi 11 mai 2012

Atelier du 24 avril : un pré-modèle a été établi !



La Recherche-Action continue son exploration des modes d'organisations économiques. Le 24 avril dernier, le panel de la Recherche-Action s'est réuni une nouvelle fois, pour revenir sur les débats du séminaire. L'objet de l'atelier a été de jouer avec les mots : les mots-clés, notions ou concepts abordés lors du séminaire ont été décortiqués, débattus et priorisés pour établir un pré-modèle d'analyse. Vous pouvez retrouver le compte-rendu de l'atelier du 24 avril ici. Ce pré-modèle va être retravaillé et explicité. Il servira ainsi de base pour l'élaboration de l'enquête. 



jeudi 12 avril 2012

Les chercheurs apportent leur travaux à la réflexion

Changement d'échelle et les mécanismes de la conventionalisation
Diaporama
Vidéo
Ronan Le Velly, Sociologue de l'économie

Le concept d'externalité est-il pertinent pour une valorisation des performances plurielles de la bio ?
Vidéo
Julien Milanesi, Economiste de l'Environnement


La diversité comme facteur de résilience
Vidéo
Muriel Tichit, Zootechnicienne

Pratiques de coopération (exemples de système coopératifs en Europe)
Vidéo
Jacques Prades, Economiste

Formation des prix et accès aux marchés
Vidéo
Pierre Naves, Doctorant en sociologie

Pour accéder au compte-rendu complet du séminaire, cliquer ici.

Les producteurs posent les questions de la Recherche Action au cours du séminaire du 20 mars 2012

Réécouter les témoignages des producteurs :

- Introduction du séminaire par Alain Delangle, Secrétaire Général de la FNAB

- Intervention de Gérard Bernier, Président de CohéFlor Bio, association nationale de producteurs de Fruits & Légumes bio

- Intervention de Tony Chocardelle, Président de la FRAB Champagne-Ardenne

- Témoignage de Jean-Marc Vincent, Président d'Unébio à sa création


Pour avoir le compte-rendu complet du séminaire, cliquer ici

mercredi 21 mars 2012

20 mars séminaire national: première synthèse



Le 20 mars, le séminaire de  travail de la recherche action FNAB  a réuni une cinquantaine de personnes, producteurs bio, salariés du réseau, chercheurs  et quelques partenaires. Ce premier séminaire avait pour objectif de présenter la question de recherche et d’explorer ensemble des cadres théoriques et concepts à même de fournir un cadre d’analyse permettant d’éclairer les initiatives d’organisation des producteurs bio  et leur capacité à valoriser les performances plurielle de la bio, à s’inscrire dans une nouvelle économie agroalimentaire relocalisée durable et équitable.  Pari réussi, chercheurs et producteurs ont conversé bien que la densité de la journée nécessite une digestion pour valoriser les différents apports et les organiser au service de notre sujet.
 
Notons déjà quelques points majeurs. Dans les éléments de lecture du changement d’échelle l’hypothèse de conventionalisation a été développée par Ronan Le Velly qui a pointé 3 mécanismes qui y sont liés : la certification, la délégation et la mise en concurrence, faisant échos aux témoignages des organisations de producteurs présentes. La présentation de l’approche de la diversité et de la résilience par Muriel Tichit a suggéré une autre lecture du changement d’échelle avec un élargissement des acteurs, une gestion nécessaire de la diversité, et la question des échelles pertinentes de gestion des mécanismes de conventionalisation.  La mise en concurrence est, sans doute, aujourd’hui, le mécanisme qui provoquent le plus de tensions sur le terrain dans la réalité des pratiques des producteurs et de leurs organisations.  Pourtant ceux qui mettent en avant  compétitivité et marché comme une condition du changement d’échelle  de la bio sont aussi ceux qui profitent le plus de l’intervention très présente sur le secteur agricole via la PAC notamment. Avec quelle légitimité?
Une alimentation et une eau saine, une agriculture préservant les ressources pour les générations futures sont pourtant bien des piliers pour une légitimité d’intervention sur ce secteur. Le concept d’externalité, s’ il permet de fournir des arguments incontestables en faveur de la bio pour alimenter le débat sur la place de la bio, montrent ces limites pour fonder une véritable pensée économique alternative au néolibéralisme. Ce qui incite Julien Milanesi économiste de l’environnement à penser la valorisation des performances de la bio comme un bien commun, nécessitant la création de nouvelle institution pour le gérer. Ce bien commun comment le gérer avec quelle coopération entre les acteurs à quelle échelle ? L’intervention de Jacques Prades a nourri le débat sur la coopération et la gouvernance avec des exemples espagnoles et italiens. 
 
Philippe Lacombe en tant que grand témoin a souligné l’ouverture vers des alliés qu’il nous faudra réussir et fourni quelques nouvelles questions à explorer.
 
Le panel de producteurs a RDV le 24 avril pour  poursuivre les échanges, choisir les concepts éclairant la question, construire le cadre d’analyse et les hypothèses relatives à l'étude de celle-ci. (par Claire Touret)

jeudi 23 février 2012

Un monde dans tous ses états

La recherche action de la FNAB s'inscrit dans un contexte général de notre système économique et politique. Pouvoir imaginer l'avenir de notre système agro-alimentaire, très concrètement, suppose de se situer dans ce contexte. Alain Delangle, producteur participant à la recherche action, nous propose de visionner ce documentaire d'Hubert Védrine pour Arte. A voir notamment l'intervention d'Olivier de Schuter, rapporteur spécial de l'ONU.

"Fin de croissance à crédit et des folies financières, imprudence des banques, explosion de la dette publique, démographie galopante, aggravation des écarts de richesse, urbanisation tentaculaire, changement climatique, raréfaction des ressources, généralisation de la pollution, effondrement de la biodiversité, risques persistants de conflits, "gouvernance" mondiale introuvable, convulsions dans la zone euro... : aujourd'hui, tous les voyants sont au rouge. Nous vivons la plus importante séquence de bouleversements des équilibres de la planète. Si la plupart d'entre nous, surtout en Occident, s'en inquiètent, d'autres y voient une renaissance, une chance historique pour qu'advienne un nouvel équilibre des rapports mondiaux." France 2011, 77 minutes.

Voir  la vidéo ici


jeudi 9 février 2012

Quelle est la question?

Le 3 février 2012 étaient réunis à Paris un panel de producteurs bio, de salariés du réseau Fnab et de chercheurs associés pour tenter de poser une question de recherche à partir de leurs pratiques et questionnements.  Cette étape incontournable d’une recherche action doit permettre de clarifier les postulats de départ, les orientations stratégiques et les concepts à mobiliser pour être au plus près du sujet.

Une question de démocratie

Avec l’animation d’un chercheur en recherche action, les participants ont tenté de structurer leurs attentes pour le secteur bio en partant du contexte : pourquoi la bio n’est pas le modèle « conventionnel », c’est-à-dire celui qui fait « convention » et qui est le modèle dit « dominant » ?  Une fois rappelé les analyses connues sur les conditions sociales et politiques qui maintiennent l’agriculture conventionnelle dans une position dite dominante (logiques d’externalisation massive des coûts, solvabilisations publiques multiples, consensus historique du productivisme etc.), la question s’est posée de clarifier le type des modèles souhaités en valeurs et en pratiques, ces dernières étant en tension permanente dans le cadre d’une activité économique.
Deuxième niveau de questionnement  autour de modèles à créer ou développer qui soient soutenables, durables du point de vue des enjeux économiques (viabilité, équitabilité), sociaux (promotion), environnementaux et de la gouvernance, c’est-à-dire de la prise en compte des enjeux démocratiques de l’économie du secteur agricole (place et rôle des parties prenantes au-delà des acteurs économiques). La reconstruction d’un modèle passe donc par cette phase de déconstruction, c’est-à-dire de fin du système néo-corporatiste de gestion de la filière agricole, « trop importante pour être laissée aux seuls représentants agricoles ». L’agriculture, l’alimentation sont des sujets effectivement  vitaux pour une population qui deviennent, de fait, des politiques publiques sensibles et chargées d’enjeux. Comme pour le reste de l’économie, en crise, la question de la gouvernance économique d’une filière est bien celle de la « démocratisation », c’est-à-dire de dispositifs institutionnelles au niveau entrepreneuriaux comme politiques qui associent les parties prenantes (consommateurs, pouvoirs publics, associations etc.). 

Une question d’éthique

Dès lors, la finalité éthique de ce questionnement économique sur l’agriculture et l’alimentation est celle de la justice. Les « nouveaux » modèles doit mettre fin à des injustices structurelles comme la répartition inégale de la valeur ajoutée entre producteurs – transformateurs et distributeurs, comme l’accessibilité de produits de qualité pour toute la population, comme mettre fin au principe du pollué-payeur et au financement public des pollueurs, au « rentes de situation » dénoncées aujourd’hui par des institutions publiques etc. Cette finalité éthique sur une économie équitable et démocratisée est aussi un préalable dans l’économie des producteurs bio. Peut-on baser ce modèle sur le principe de l’agriculteur ou de l’exploitation « marginale » qui, en dessous de références technico-économiques données (par l’aval ?), ne serait plus viable ? La réponse est non autant pour les projets d’installations dit « atypiques » en bio que pour les regroupements de producteurs à même de définir des prix moyens tenant compte des prix de revient plus élevés des exploitations plus petites ou plus diversifiées. On entre alors dans la dimension des valeurs (mutualisme, coopération, diversité…) en pratique (régulation à tous les niveaux). Donc dans des problématiques d’organisation économique.

Une question de territoires

Impossible de penser ce nouveau modèle sans repenser le territoire de son économie (culturel, géographique, économique issu du travail humain). Cette question territoriale se pose déjà comme économie des « niches »[1] ou des marchés « singuliers »[2] au sein d’un modèle dominant : on peut continuer à se développer ainsi mais jusqu’où ? Comment peut-on articuler le développement du nouveau modèle avec des éléments de « l’ancien », et lesquels, dans quelles conditions ? Quels territoires partageons-nous économiquement avec l’agro-alimentaire conventionnel ?  Il y a bien de toute évidence une économie de la bio qui va d’un territoire exclusif (autonomie recherchée de l’exploitation et du commerce) à des territoires plus ou moins partagés (collaboration d’investissement, de distribution etc.). Géographiquement et économiquement, le point de départ (mais non d’arrivée) du nouveau modèle est le « local », en tant qu’il créé la possibilité facilitée d’une organisation des producteurs entre eux, qui permet le lien plus direct avec les consommateurs dans une logique vraiment promotionnelle du marché de la bio (parcours de citoyens responsabilisés…), et qu’il rend possible la diversité économique des exploitations. Filières courtes comme base du nouveau modèle dès lors qu’elles répondent aux enjeux cités plus haut : juste rémunération des producteurs, diversité des exploitations, accessibilité des produits, externalités mesurables etc. Les filières longues sont néanmoins indispensables pour articuler les territoires entre eux dans une logique presque de « péréquation » (écoulement des sur-productions, lissage des différences pédo-climatiques de productions) en opposition à des filières longues qui au contraire organisent la concurrence des territoires, au niveau national, européen et international.
Cette réflexion n’est pas une simplification de la réalité. Elle pointe justement la complexité par exemple de la fixation des prix en amont des filières, ou encore des modèles d’articulations intelligentes entre filières longues et courtes, ou encore de la gestion du pouvoir au sein des organisations de producteurs bio ou non bio.

La question est :

Quels modes d’organisation des producteurs pour accompagner le changement d’échelle de l’agriculture biologique et permettre une économie agro-alimentaire relocalisée, durable et équitable ?
La FNAB organise un séminaire public le 20 mars prochain à Paris pour débattre des points clés posés par les participants le 3 février.

Julien Adda, délégué général FNAB



[1] Renvoyer la bio à un « marché de niche » est en soi une volonté de déligitimation de la filière et une erreur économique si l’on considère que le secteur agro-alimentaire est un ensemble de marché de niches sur lesquels se positionnent les producteurs et industriels les uns par rapport aux autres en permanence (cf. l’analyse de Harrisson White sur le marché comme ensemble de niches).

[2] Là encore les réflexions de la recherche action portent sur la construction socio-économique du marché et s’opposent à l’idée d’un « marché » existant indépendamment des relations entre les parties prenantes (la bio se distinguant justement comme une co-construction entre consommateurs, producteurs, transformateurs et distributeurs spécialisés).  Ainsi, l’approche socio-économique des « marchés des singularités » est intéressante en ce qu’elle suppose que la décision d’achat n’est pas le seul fait d’une évaluation par le calcul utilitariste mais par un jugement plus large basé sur la confiance (cf. l’ensemble de critères du produit bio ainsi analysés : certification, labels et marques privées, indications géographiques, etc.) situant le consommateur au cœur de réseaux.  Voir Lucien Karpik http://www.scienceshumaines.com/le-marche-des-singularites_fr_24192.html